Mon enfant de Berlin_Anne Wiazemsky

Publié le par Ilse

EnfantBéziers, 1944. Claire est ambulancière à la Croix Rouge. Elle adore son métier, se rendre utile, elle qui n’a jamais brillé à l’école au grand dam de son illustre père, François Mauriac.

 

Patrice, son fiancé, est fait prisonnier en Allemagne mais à son retour, elle refuse de l’épouser préférant repartir à Berlin où tout est à reconstruire. Elle y découvre une ville complètement détruite, la misère, les femmes allemandes à qui on enlève leur enfant parce que leurs pères étaient français…

 

Puis elle rencontre Yvan Wiazemsky, jeune officier français d’origine russe, au charme ravageur. Très vite, ils tombent amoureux et décident de se marier. C’est la confrontation entre deux mondes : la bourgeoisie française et une famille d’aristocrates russes ruinée ayant fui leur pays après la révolution de 1917.

Attaqué au sujet d’une vieille affaire de trafic illicite avec les Allemands, Wia doit se défendre et n’épousera Claire que lorsqu’il sera totalement blanchi.

 

Ce que j’en ai pensé : Ce roman ne m’a pas enthousiasmée plus que cela. Disons que je n’ai pas été touchée par cette histoire. Certes, en s’immisçant dans la vie de Claire, qui n’est autre que la mère de l’auteure, on imagine la misère à Berlin mais par à-coups. C’est un peu trop superficiel. L’héroïne est régulièrement sujette à des migraines ou de violentes crises de foie, mais on ne sait pas trop pourquoi. Est-ce à cause du poids de son illustre père qu’elle voudrait épater à tout prix ?

J’ai trouvé pompeux le fait de devoir vérifier les origines du futur mari de Claire pour qu’il en soit digne, la fierté, l’honneur qui doit être défendu à tout prix.

Néanmoins, sur le plan personnel, tout semble idyllique pour Claire qui rencontre le prince, russe, charmant. On ressent il est vrai la bonne entente, l’euphorie parfois des membres de la Croix Rouge, leur motivation puisque tout est à reconstruire. J’ai apprécié cet attachement à Berlin de Claire malgré son état ruineux, ça me donne envie d’y retourner.

 

A WiazemskySur l’auteur : Anne Wiazemsky est née en 1947 à Berlin. Elle est la fille du prince Yvan Wiazemsky et la petite fille de François Mauriac. A dix-neuf ans elle joue dans le film « Au hasard Balthazar » de Robert Bresson et y rencontre Jean-Luc Godard qui deviendra son mari. En tant qu’écrivain, elle obtient le prix Goncourt des lycéens pour Canines.

Deux de ses romans ont été adaptés au cinéma : Hymnes à l’amour & Je m’appelle Elisabeth.

Ses romans sont souvent influencés par l’histoire de sa famille.

Le 5 janvier prochain, sortira un roman autobiographique sur son histoire avec Godard : Une année studieuse, chez Gallimard.

 

Extraits :

 

& En revenant aujourd’hui de l’hôpital, j’ai dû ramasser une femme qu’un camion russe venait de renverser. Cela s’est passé juste devant moi. Cela fait la troisième fois depuis que je suis en Allemagne et les trois fois, les trois Allemandes sont mortes dans mon ambulance.

 

& Les ruines de Berlin prennent un autre relief en plein soleil. La ville expose maintenant au grand jour ses plaies, la maigreur et la pauvreté de ses habitants. C’est un spectacle cruel mais d’une étrange grandeur. Entre deux immeubles effondrés, au fond d’une cour oubliée, poussent des crocus et des buissons de lilas. Leur parfum embaume, efface un court instant les terribles odeurs d’égouts et de mort.

 

& Et puis ce n’est pas beau, une femme enceinte, et encore moins beau une femme qui accouche. J’aimerais tellement mieux paraître devant vous, papa et mes frères avec un enfant dans les bras et un ventre plat. Ceci dit, je serai peut-être obligée de vous faire passer une nuit blanche. Espérons que non !

 

 

 

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Publié dans Vie à Lire moderne

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